Intrusion de drones: la Pologne a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU

La Pologne a annoncé jeudi qu'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU se tiendra à sa demande après l'intrusion de drones présumés russes sur son territoire.
Jugée délibérée par Varsovie et ses alliés mais récusée par Moscou, l'intrusion d'une vingtaine de drones venus du ciel ukrainien et du Bélarus a suscité une vive émotion dans le pays, qui réclame un renforcement sur son territoire des capacités militaires de l'UE et de l'Otan.
Ces intrusions sont survenues à la veille de grandes manoeuvres militaires communes russo-bélarusses, baptisées Zapad-2025 (Ouest-2025), programmées du 12 au 16 septembre et qui ont conduit la Pologne à fermer sa frontière avec le Bélarus à partir de jeudi et, de limiter le trafic aérien à ses frontières orientales.
La Lituanie et la Lettonie ont elles-aussi annoncé des restrictions de trafic aérien à leurs frontières avec la Russie et le Bélarus.
"A la demande de la Pologne, une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies sera convoquée au sujet de la violation de l'espace aérien polonais par la Russie", a indiqué le ministère polonais des Affaires étrangères sur X.
Selon lui, l'intrusion n'est "pas seulement un test pour la Pologne, c'est un test pour toute l'Otan et pas seulement militaire, mais aussi politique".

Selon Varsovie, 19 drones sont entrés dans la nuit de mardi à mercredi dans l'espace aérien polonais, sans faire de blessés. Au moins trois drones, "de fabrication russe", selon M. Sikorski, ont été abattus par l'armée polonaise épaulée par les alliés de l'Otan.
Une maison et une voiture ont été endommagées dans l'est du pays.
Les débris de 16 drones ont été retrouvés, selon un bilan publié mercredi soir par le ministère polonais de l'Intérieur.
"Fuite en avant"
Le président polonais Karol Nawrocki a convoqué pour jeudi une réunion d'un Conseil de la sécurité nationale avec la participation du chef du gouvernement Donald Tusk, des ministres compétents en matière de la sécurité, des responsables du Parlement et de tous les partis représentés au parlement.
L'intrusion des drones a provoqué une avalanche de protestations des alliés de la Pologne.
Mercredi, le chancelier allemand Friedrich Merz a dénoncé une "action agressive" de la Russie, et le président français Emmanuel Macron a mis en garde Moscou contre une "fuite en avant".

"Nous soutenons nos alliés de l'Otan face à ces violations de l'espace aérien et défendrons chaque centimètre du territoire" de l'Alliance, a promis l'ambassadeur américain auprès de cette organisation, Matthew Whitaker.
La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a dénoncé "la violation la plus grave de l'espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre".
Le Conseil de l'Atlantique Nord, le principal organe de décision politique de l'Alliance, a modifié le même jour le format de sa réunion hebdomadaire pour la tenir dans le cadre de l'article 4 du traité constitutif de cette organisation, dont Varsovie a demandé l'activation.

Celui-ci stipule que "les parties se consulteront chaque fois que, de l'avis de l'une d'elles, l'intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l'une des parties sera menacée".
Jeudi, la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et soutien diplomatique de Moscou, a appelé au "dialogue".
"La Chine espère que toutes les parties concernées résoudront de façon appropriée leurs différends par le dialogue et la consultation", a indiqué lors d'un point presse régulier Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
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