Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      

Tchèques et Slovaques dans la rue par milliers pour la démocratie

| AFP | 428 | 5 par 1 internautes
Manifestation contre Andrej Babis à Prague le 17 novembre 2025
Manifestation contre Andrej Babis à Prague le 17 novembre 2025 ( Michal Cizek / AFP )

Les Tchèques et les Slovaques se sont rassemblés par milliers lundi à l'occasion des commémorations de la Révolution de Velours, accusant les dirigeants Andrej Babis et Robert Fico de trahir l'héritage de la transition vers la démocratie.

Le 17 novembre 1989, les communistes tchécoslovaques avaient réprimé une marche pacifique, déclenchant une riposte qui a renversé le régime affidé à Moscou, après quatre décennies de dictature.

Cette révolution a restauré la démocratie en Tchécoslovaquie, qui s'est ensuite scindée en République tchèque et en Slovaquie quatre ans plus tard. Puis les deux pays ont intégré l'Union européenne (UE).

Une partie de la population tchèque s'oppose au milliardaire Andrej Babis, arrivé en tête des élections en octobre et qui cherche à monter un gouvernement avec deux partis eurosceptiques.

Le rassemblement dans le centre de Prague avait pour mot d'ordre "La République tchèque n'est pas à vendre", et des banderoles hostiles à M. Babis étaient nombreuses.

"Je ne veux pas perdre la liberté acquise", a déclaré à l'AFP Jachym Prokop, un étudiant de 19 ans, drapeau de l'UE sur ses épaules. Andrej Babis "nous entraîne vers l'Est plutôt que vers l'Ouest", a-t-il ajouté.

"Pacte mafieux"

En 2019, ce même mouvement avait réuni 250.000 personnes contre M. Babis lors de son premier mandat, dans un pays qui compte 10,9 millions d'habitants.

Andrej Babis, le leader du parti ANO, répond aux journalistes lors d'une conférence de presse au siège du parti, à Prague, le 4 octobre 2025
Andrej Babis, le leader du parti ANO, répond aux journalistes lors d'une conférence de presse au siège du parti, à Prague, le 4 octobre 2025 ( Michal Cizek / AFP/Archives )

Mais il a remporté les élections une seconde fois et cet admirateur du président américain Donald Trump, âgé de 71 ans, s'est allié au parti d'extrême droite SPD.

Il a offert à son responsable, Tomio Okamura, poursuivi pour incitation à la haine, la présidence du parlement.

Anciennement communiste, M. Babis est aussi accusé de fraude aux subventions européennes. Il nie tout acte répréhensible, dénonçant une campagne de diffamation.

Selon l'un des organisateurs, Mikulas Minar, son retour au pouvoir émerge donc sur un possible "pacte mafieux", deux inculpés étant à présent en position de s'offrir mutuellement l'immunité contre la justice.

"Cheval de Troie"

En Slovaquie, c'est contre le Premier ministre Robert Fico que se sont mobilisées des dizaines de milliers d'opposants dans plusieurs localités, dont la capitale, Bratislava.

"La liberté n'est pas un cadeau mais un droit", ont écrit les manifestants sur des panneaux.

Le dirigeant revenu au pouvoir en 2023 "prend des mesures contraires à la démocratie qui nous ramène avant 1989", estime un organisateur, Marian Kulich.

Le Premier ministre slovaque Robert Fico à Oujgorod, en Ukraine, le 5 septembre 2025
Le Premier ministre slovaque Robert Fico à Oujgorod, en Ukraine, le 5 septembre 2025 ( Tetiana DZHAFAROVA / AFP )

M. Fico, 61 ans, anciennement communiste lui aussi, exerce son quatrième mandat également grâce au soutien d'un parti d'extrême droite, le SNS.

Sur le modèle de la Hongrie voisine, il combat les ONG, remplace les élites culturelles et sape l'indépendance des médias.

Il a aussi fait renouer la Slovaquie avec la Russie, malgré l'invasion russe de l'Ukraine, pays qu'il refuse de soutenir.

"En 89, j'étais sur la place luttant contre le communisme et aujourd'hui, j'ai peur que cela ne se répète", a déclaré à l'AFP Lubos Dobsovis, un entrepreneur de 60 ans.

"Je veux que nous nous en tenions à notre espace naturel, l'Union européenne", et "je refuse que nous devenions un cheval de Troie pour la Russie".

Gabriela Marienkova, une fonctionnaire de 52 ans, a aussi une impression de déjà-vu.

"On était déjà dans la rue à l'époque et maintenant, c'est une véritable catastrophe, ce qui se passe ici. Nous nous battons aussi pour nos enfants", a-t-elle dit.

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
1 avis
Note moyenne : 5
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 17/11/2025

Des militants écologistes manifestent devant un site BASF à Saint-Aubin-Les-Elbeuf, en Seine-Maritime, le 17 novembre 2025 ( LOU BENOIST / AFP )Plusieurs centaines de manifestants ont bloqué…

Publié le 15/11/2025

A Ajaccio, des manifestants tiennent une banderole à l'effigie de Pierre Alessandri le 15 novembre 2025 ( Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP )Sous le mot d'ordre "Assassins, mafieux, dehors", 1.700…

À LIRE AUSSI SUR MES ACTIONS
Publié le 21/11/2025

La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, l’enthousiasme suscité par les résultats de Nvidia ayant rapidement cédé face aux inquiétudes persistantes sur une possible…

Publié le 21/11/2025

Votre rendez-vous quotidien avec les petites et moyennes capitalisations ! Chaque jour, retrouvez l’analyse d’Eric Lewin sur les valeurs Small & Mid Caps du moment qui font l’actualité.

Publié le 21/11/2025

Ce matin, la roupie indienne a touché un plus bas historique face au billet vert. A 11h, elle est en repli de 0,86% et s’échange contre 0,0097 dollar. La devise américaine se renforce quelque peu…

Publié le 21/11/2025

Ubisoft, dont la cotation était suspendue depuis une semaine, gagne 3,40%, à 7 euros, dans les premiers échanges après avoir ouvert en baisse. L'éditeur de jeux vidéo a confirmé ses objectifs…