Plus populaire que jamais, le parti de Nigel Farage, Reform UK, ouvre son congrès annuel

Le parti britannique d'extrême droite Reform UK a ouvert vendredi matin son congrès annuel dans une atmosphère festive : son chef, l'ex-champion du Brexit Nigel Farage, et ses partisans sont de plus en plus convaincus qu'il pourrait devenir le prochain Premier ministre.
A Birmingham, ville du centre de l'Angleterre où le parti réunit ses membres pendant deux jours, "il y a une ambiance très positive, avec tout ce qui se passe actuellement", se réjouit Roger Weaver, 76 ans, une casquette "Make Britain Great Again" sur la tête. Il a soutenu le parti conservateur pendant près de 40 ans, mais ce temps là est fini.
Il a rejoint Reform il y a 4 mois et pour lui, Nigel Farage a de "fortes chances" d'emporter les prochaines élections.
Depuis des mois, la formation est en tête des intentions de vote dans les sondages et l'écart se creuse avec les travaillistes.
Les prochaines législatives ne sont pas prévues avant 2029 mais, lors des dernières élections locales, en mai, Reform UK, l'ancien "Brexit Party", a remporté douze conseils régionaux, réussissant ainsi à s'implanter dans les territoires.
"Les gens souffrent, ici"
Amelia Randall, 40 ans, a été élue au conseil régional du Kent, dans le sud de l'Angleterre. Rejoindre Reform "a représenté un changement radical dans ma vie", explique-t-elle, en se promenant dans le centre de conférence. Auparavant, elle ne votait pas.
La priorité doit être, selon elle, d'arrêter les bateaux de migrants dans la Manche. "Nous devons nous concentrer sur nous-mêmes, les gens souffrent ici", affirme-t-elle.

Dans un contexte plus général de montée des extrêmes droites en Europe, le parti affirme compter près de 240.000 membres, contre 80.000 il y a un an.
"Il est temps pour nous de passer à l'étape suivante en tant que parti", proclame Nigel Farage dans le programme du congrès, qui se tient vendredi et samedi.
Le leader charismatique de 61 ans prononce son discours vendredi à 13H00 (12H00 GMT), deux jours après un passage éclair à Washington.
Il a témoigné devant le Congrès américain sur le sujet de la liberté d'expression, comparant le Royaume-Uni à la Corée du Nord, et a été reçu dans le bureau ovale par son allié Donald Trump, qu'il se vante d'avoir "toujours soutenu".
Le congrès va représenter un moment "important" pour Reform UK et son chef Nigel Farage, commente Anand Menon, politologue à l'université de King's College à Londres.
Reform UK doit montrer "qu'il est professionnel, capable d'organiser un congrès donnant l'impression qu'il pourrait gouverner" le pays, dit-il à l'AFP.
Télé-réalité
Déjà, fin août, le parti a donné une grande conférence de presse sur l'immigration, son sujet de prédilection. Clairement inspiré par Donald Trump, Nigel Farage a promis d'expulser jusqu'à 600.000 migrants en cinq ans s'il était élu.

Nigel Farage, l'ex-député européen qui a été si fier d'avoir "obtenu l'indépendance du Royaume-Uni" avec le Brexit, peut-il vraiment devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni?
Pour Anand Menon, "c'est encore loin, mais c'est tout à fait possible".
Eduqué dans les meilleures écoles privées, Nigel Farage a commencé sa carrière dans la finance à Londres.
Cet ancien conservateur, qui a créé le parti UKIP (parti pour l'indépendance du Royaume-Uni) en 1993, a été député européen de 1999 à 2020.
Peaufinant désormais son image - on le voit moins qu'avant avec une cigarette ou une bière à la main -, il a vu son capital sympathie augmenter en 2023 après un passage dans l'émission de télé-réalité "I'm a celebrity", durant laquelle il a notamment été enfermé dans une boîte avec d'énormes serpents, et ce alors qu'il était dans un creux de sa carrière politique.
Commentateur sur la chaîne conservatrice GB News, il est suivi sur TikTok par 1,3 million d'abonnés, plus que toute autre personnalité politique britannique.
■Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote
- 0 vote