La Bourse de Paris flanche après la démission de Lecornu

La Bourse de Paris a terminé en nette baisse lundi, les investisseurs digérant la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu après avoir dévoilé dimanche soir une partie de son gouvernement.
Le CAC 40, l'indice vedette de la Bourse de Paris, a terminé en baisse de 1,36%, soit une forte perte de 109,76 points, pour s'établir à 7.971,78 points à la clôture.
Après l'annonce dimanche soir de la composition de son gouvernement, immédiatement critiqué et menacé d'implosion, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a présenté lundi matin, environ 14 heures plus tard, sa démission au président français Emmanuel Macron.
"Les inquiétudes grandissent quant à la nature précaire du système politique français alors que le pays est à nouveau à la recherche d'un nouveau Premier ministre", commente Danni Hewson, responsable de l'analyse financière chez AJ Bell.
"La grande question est de savoir ce qui va se passer ensuite, car après cinq Premiers ministres en deux ans, trouver une solution viable – même temporaire – est devenu de plus en plus difficile", poursuit-il.
Le CAC 40 creuse l'écart avec ses homologues européens, affichant "un retard marqué depuis le début de l'année", relève Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.
L'indice vedette de la Bourse de Paris s'est en effet octroyé 8,01% depuis le 1er janvier, pendant que le Dax de Francfort évolue proche de ses sommets et a gagné 22,45% sur la même période, et que le FTSE 100 à Londres enchaine les records en séance, prenant 15,98% depuis le début de l'année.
Les banques françaises dans le rouge
Parmi les actions les plus affectées par la crise politique française figurent les banques: Société Générale a terminé en forte baisse de 4,23% à 54,32 euros, Crédit Agricole a lâché 3,43% à 16,34 euros et BNP Paribas a cédé 3,21% à 75,50 euros.
"Les détenteurs d'une bonne partie de la dette française sont les banques françaises", explique Philippe Cohen, gérant de portefeuilles chez Kiplink.
Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% vendredi en clôture à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu, avant de terminer à 3,57 à la clôture lundi soir.
En comparaison, le taux allemand à dix ans a terminé à 2,72%, plutôt stable par rapport à son niveau de vendredi (2,70%).
Le "spread", ou l'écart entre les taux d'emprunt français et allemand à 10 ans sur les marchés, atteint désormais 0,85 point de pourcentage. Avant la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin 2024, cet écart était d'environ 0,50 point de pourcentage.
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