Votre navigateur (${ userBrowser.name + ' ' + userBrowser.version }) est obsolète. Pour améliorer la sécurité et la navigation sur notre site, prenez le temps de mettre à jour votre navigateur.      

TotalEnergies visé par une plainte pour "complicité de crimes de guerre" au Mozambique

| AFP | 449 | Aucun vote sur cette news
TotalEnergies est visé à Paris par une plainte pour
TotalEnergies est visé à Paris par une plainte pour "complicité de crimes de guerre, torture et disparitions forcées" au Mozambique, sur le site de son projet gazier en voie d'être relancé et qui était alors à l'arrêt ( Lou BENOIST / AFP )

TotalEnergies est visé à Paris par une plainte pour "complicité de crimes de guerre, torture et disparitions forcées" au Mozambique, pour des faits datant de 2021 sur le site de son méga-projet gazier qui était alors à l'arrêt, des accusations que le groupe rejette "fermement".

L'association allemande European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) accuse le groupe français d'"avoir directement financé et soutenu matériellement la Joint Task Force (JTF), composée de forces armées mozambicaines, alors que celle-ci aurait détenu, torturé et tué des dizaines de civils" entre juillet et septembre 2021, selon son communiqué de presse.

Ces exactions se seraient produites à l'entrée du site du projet gazier Mozambique LNG, dont TotalEnergies est le premier actionnaire (26,5%) et l'opérateur, et qui était alors en pause après une attaque jihadiste meurtrière en mars 2021 sur la ville voisine de Palma (nord).

"TotalEnergies – qui n'a pas reçu communication de cette plainte – tient à rejeter fermement toutes ces accusations", a réagi le groupe auprès de l'AFP.

La plainte transmise lundi au parquet national antiterroriste (Pnat) à Paris --compétent pour les crimes internationaux-- fait suite à des allégations rapportées par le média Politico en septembre 2024, puis par SourceMaterial et Le Monde.

"Il apparaît impensable que TotalEnergies puisse opposer son ignorance des crimes de l'armée mozambicaine, mais aussi plus particulièrement des accusations de violations des droits humains visant la Joint Task Force, dès lors que la société les rapporte elle-même dans plusieurs documents internes transmis à ses financeurs publics", affirme à l'AFP Clara Gonzales, directrice du programme entreprises et droits humains à l'ECCHR.

Un policier (d) et un soldat rwandais montent la garde près du projet Total Mozambique LNG à Afungi, dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, le 29 septembre 2022
Un policier (d) et un soldat rwandais montent la garde près du projet Total Mozambique LNG à Afungi, dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, le 29 septembre 2022 ( Camille LAFFONT / AFP/Archives )

Cette plainte tombe à un moment crucial pour le géant des hydrocarbures français qui s'est dit prêt le 25 octobre à relancer le projet gazier estimé à 20 milliards de dollars, en vue d'un début de production en 2029.

Après l'attaque de jihadistes liés au groupe Etat islamique, actifs dans la province du Cabo Delgado depuis 2017, la multinationale avait déclaré la "force majeure" et suspendu son projet, en avril 2021.

Le site est alors laissé sous la garde des forces de l'armée mozambicaine, regroupées dans la JTF, créée en 2020 en vertu d'un accord entre la filiale locale de TotalEnergies, Tepma 1, et le gouvernement de Maputo, accord interrompu en octobre 2023.

"Nouveaux" éléments

Selon Politico, lors de leur contre-offensive contre les jihadistes, des soldats travaillant pour le site ont intercepté des habitants et enfermé entre 180 et 250 hommes dans des conteneurs, les accusant de soutenir l'insurrection.

Détenus pendant trois mois, ils ont été battus, affamés et torturés, et plusieurs ont été tués. Les 26 derniers prisonniers sont libérés en septembre 2021, selon l'enquête du journaliste Alex Perry, sur la foi de témoignages.

Le projet gazier de TotalEnergies à Afungi dans le nord du Mozambique, le 29 septembre 2022
Le projet gazier de TotalEnergies à Afungi dans le nord du Mozambique, le 29 septembre 2022 ( Camille LAFFONT / AFP/Archives )

Mozambique LNG avait alors assuré n'avoir "jamais reçu d'information indiquant que de tels événements aient effectivement eu lieu".

TotalEnergies rappelle mardi que le consortium "a sollicité en novembre 2024" les autorités de Maputo en vue de diligenter une enquête sur ces allégations à l'encontre de l'armée mozambicaine, qui a été officiellement annoncée en mars 2025 par le Procureur général et "saluée" par le groupe français.

Selon ECCHR, TotalEnergies était "au courant" de violations de droits humains par les forces armées.

Le Monde et Source Material avaient affirmé en novembre 2024 que TotalEnergies avait, dès avril 2021, connaissance d'accusations d'actions violentes de la JTF sur des civils, selon des rapports sociaux émanant des équipes de Mozambique LNG et transmis à l'agence italienne de crédit à l'exportation (SACE), qui soutient le projet.

Or pour l'ONG, "TotalEnergies a continué de soutenir directement la JTF" en fournissant logement, nourriture et des primes "conditionnées au respect des droits humains".

ECCHR avance aujourd'hui de "nouveaux documents" obtenus auprès des autorités néerlandaises, qui font état d'échanges entre l'agence hollandaise de crédit à l'export publique Atradius DSB et TotalEnergies, évoquant dès mai 2020 des risques d'atteintes aux droits humains des forces armées. Selon l'ONG, deux enquêtes d'agences de crédit à l'export ont été ouvertes.

Cette plainte doit inciter "les financiers publics et les banques telles que Société Générale et Crédit Agricole" à engager "leur retrait immédiat du projet", a réagi auprès de l'AFP, Lorette Philippot, des Amis de la Terre France, qui s'oppose à "l'expansion gazière au Mozambique".

 ■

Copyright © 2025 AFP. Tous droits de reproduction et de représentation réservés.

Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, transmise, rediffusée, traduite, vendue, exploitée commercialement ou utilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. l'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions, qui ne peuvent être exclus ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Votez pour cet article
0 avis
Note moyenne : 0
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
  • 0 vote
SUR LE MÊME SUJET
Publié le 20/11/2025

Luiz Inacio Lula da Silva à l'ouverture de la COP30 le 10 novembre 2025, à Belem au Brésil ( Pablo PORCIUNCULA / AFP )Le président brésilien Lula a remis mercredi la très sensible question…

Publié le 18/11/2025

Le gouvernement a dit espérer "une baisse des prix du carburant" en Corse mardi, au lendemain de la sanction infligée par l'Autorité de la concurrence pour entente dans la distribution de…

Publié le 18/11/2025

TotalEnergies fait face a de nombreusses procédures judiciaires ( Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives )"Greenwashing", "climaticide", atteintes aux droits humains... Le géant pétrolier…

Publié le 17/11/2025

TotalEnergies et Daniel Kretinsky vont s'allier dans la production d'électricité via une coentreprise et une opération d'échange d'actions par laquelle le milliardaire tchèque va prendre une…

À LIRE AUSSI SUR MES ACTIONS
Publié le 20/11/2025

La Bourse de Paris a terminé en très légère baisse, dans un marché prudent à quelques heures de la publication très attendue des résultats du géant américain des puces électroniques pour…

Publié le 20/11/2025

Votre rendez-vous quotidien avec les petites et moyennes capitalisations ! Chaque jour, retrouvez l’analyse d’Eric Lewin sur les valeurs Small & Mid Caps du moment qui font l’actualité.

Publié le 20/11/2025

Les indices américains signent des gains conséquents à la mi-séance, principalement soutenus par les très bons résultats trimestriels de Nvidia et le ton rassurant de son patron adopté sur le…

Publié le 20/11/2025

Eiffage a remporté un second contrat pour la construction des infrastructures du circuit urbain de Madrid en Espagne. Le montant de ce marché s’élève à 68 millions d’euros. Eiffage…