A la Mostra, le retour de deux figures du cinéma américain

Gus Van Sant et Kathryn Bigelow, deux grands noms du cinéma américain, signent leur retour mardi en présentant chacun un film au festival de Venise, après de longues années d'absence sur les écrans.
Première réalisatrice oscarisée en 2010 pour "Démineurs", Kathryn Bigelow n'avait plus tourné depuis "Detroit" (2017), qui revenait sur une nuit de brutalités policières pendant des émeutes en 1967.
"J'ai besoin d'être passionnée par un sujet", a-t-elle expliqué mardi pour justifier son absence.
Avec "A House of Dynamite", en lice pour le Lion d'or, elle propose un thriller politique se déroulant notamment à la Maison Blanche, alors qu'un missile nucléaire tiré par un ennemi inconnu se dirige vers les Etats-Unis. Avec, au casting, Rebecca Ferguson et Idris Elba, en président des Etats-Unis.
Le monde doit être "beaucoup mieux informé" du risque nucléaire, a-t-elle plaidé mardi devant la presse. "Ce serait mon plus grand espoir, et que nous engagions réellement une discussion sur les armes nucléaires et la non-prolifération dans un monde parfait".
A 73 ans, ce n'est que le 11e long-métrage de cette cinéaste spécialiste des films d'action, qui a déjà raconté la traque de Ben Laden dans "Zero Dark Thirty", Oscar 2013 du meilleur film, ou le quotidien d'une équipe de déminage en Irak dans "Démineurs", qui avait lui aussi décroché la statuette du meilleur film en 2010.
Le film, produit par Netflix, ne bénéficiera que d'une sortie limitée en salle avant d'être disponible sur la plateforme le 24 octobre.
Inconfort
Cinéaste de la même génération, Gus Van Sant débarque lui aussi sur le Lido avec un thriller, mais inspiré de faits réels, sept ans après son dernier film.

Le réalisateur a oscillé tout au long de sa carrière entre cinéma indépendant et Hollywood.
"Dead Man's Wire", présenté hors compétition, relate un fait divers ayant marqué les esprits aux Etats-Unis en 1977, quand un homme étranglé par les dettes décida de prendre en otage son créancier, patron d'une entreprise de crédits hypothécaires.
"J'espère que le film ne provoquera pas trop d'anxiété, même si je reconnais que nous vivons une époque troublée - et peut-être qu'un certain inconfort est inévitable", a prévenu Gus Van Sant, Palme d'or à Cannes en 2003 pour "Elephant" sur une tuerie dans un lycée.
"Regard d'aujourd'hui"
Avec son adaptation de "L'Etranger", François Ozon s'attaque lui à un monument de la littérature française, l'un des plus traduits dans le monde.
Publié en 1942, le roman d'Albert Camus a déjà été adapté au cinéma en 1967 par Luchino Visconti, avec Marcello Mastroianni dans le rôle de Meursault.

C'est cette fois Benjamin Voisin, découvert chez Ozon dans "Eté 85" et vu dans "Illusions perdues", qui interprètera le modeste employé dont la vie dans l'Algérie française de la fin des années 1930 bascule après le décès de sa mère.
Tourné dans un noir et blanc superbe au Maroc, le film est aussi une manière d'explorer les liens entre la France et l'Algérie.
"Il fallait avoir un regard d'aujourd'hui sur cette histoire", a expliqué mardi le réalisateur français, qui débute son film par des images d'Alger dans les années 1930 et laisse une plus grande part aux personnages algériens que dans le roman.
"Je me suis rendu compte que toutes les familles françaises avaient un lien avec ce pays", a souligné François Ozon, estimant qu'on "n'a pas fait suffisamment de travail historique, d'introspection".
Enfin, petit évènement sur le Lido où les stars défilent avec les robes des créateurs les plus importants du moment, Sofia Coppola présente son tout premier documentaire consacré à son ami Marc Jacobs.
Il revient sur la trajectoire du "cool kid" de la mode des années 1990, toujours à la tête de la marque qui porte son nom.
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