L'administration pénitentiaire dit avoir refusé à deux députés LFI l'accès à Nicolas Sarkozy
L'administration pénitentiaire a refusé à deux députés LFI une rencontre en détention avec Nicolas Sarkozy, relevant que le droit parlementaire à la visite de prisons ne pouvait être utilisé pour s'entretenir avec un détenu spécifique, a assuré lundi à l'AFP une source pénitentiaire, confirmant une information du JDD.
Les Insoumis démentent de leur côté avoir voulu voir l'ancien président de la République qui est détenu à la prison de la Santé à Paris depuis la semaine dernière.
"Nous n'avons jamais demandé à rencontrer Nicolas Sarkozy. Mais nous assumons d'aller à la maison d'arrêt quand il s'y trouve. Nous avons fait une visite de détention classique. Si on peut s'intéresser aux conditions de détention grâce à l'actualité de Nicolas Sarkozy, c'est tant mieux", a indiqué à l'AFP le député LFI Ugo Bernalicis, qui a participé à cette visite avec sa collègue Danièle Obono.
Dans le cadre de cette visite "en compagnie de trois journalistes", les deux parlementaires "ont exigé de pouvoir visiter le quartier d'isolement, de rencontrer Nicolas Sarkozy et de pouvoir échanger avec les deux policiers" chargés de la protection de l'ancien chef de l'Etat en détention, a pour sa part affirmé une source pénitentiaire.
"Le directeur de l'établissement leur a rappelé" qu'une visite parlementaire visait "à contrôler le fonctionnement global d'un établissement pénitentiaire et ne peut être utilisée pour s'entretenir de manière spécifique avec un détenu", selon cette source.
La visite des deux députés "a pu avoir lieu au sein de l'établissement, sans que les deux parlementaires n'aient accès à Nicolas Sarkozy ou aux fonctionnaires de police chargés de sa protection", a poursuivi la source.
Dans un communiqué, le groupe LFI à l'Assemblée nationale a confirmé que leurs deux élus s'étaient bien rendus lundi matin dans la prison parisienne et qu'ils "ont vu leur droit de visite illégalement restreint".
"Ils n'ont pas pu accéder au quartier d'isolement munis de leur téléphone et accompagnés de leurs attachés parlementaires ainsi que de trois journalistes", ajoute ce texte, sans mentionner explicitement Nicolas Sarkozy.
"Le tribunal administratif de Paris a été saisi sur ce point en référé", précise le groupe parlementaire de La France insoumise, selon qui l'audience aura lieu mercredi à 10h.
Condamné le 25 septembre à cinq ans d'emprisonnement dans le dossier libyen pour association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy a été incarcéré le 21 octobre à la Santé. Cette détention d'un ancien président est une première dans l'histoire de la République.
Il bénéficie de la protection de deux officiers de sécurité, une mesure exceptionnelle prise "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", a expliqué le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a dit son intention d'aller voir Nicolas Sarkozy. Son entourage a confirmé lundi à l'AFP que le garde des Sceaux irait "s'assurer que les conditions de sécurité sont bonnes pour ce détenu au statut hors du commun".
Cette source a rejeté toute comparaison avec la démarche des deux députés LFI qui relève, selon elle, du "tourisme pénitentiaire".
"L'indécence", a pour sa part commenté sur X Bruno Retailleau, le patron des LR, la famille politique de Nicolas Sarkozy.
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