Référendum, fin de vie, Ukraine: Macron a rendez-vous avec les Français

Ukraine, sujets de société, retraites, finances publiques... Emmanuel Macron, qui poursuit son entreprise de reconquête de l'opinion, a rendez-vous avec les Français dans une émission grand format mardi soir sur TF1 durant laquelle il pourrait abattre la carte du référendum, une première depuis 20 ans.
Le chef de l'État répondra deux heures et demie durant, à partir de 20H10, aux questions du présentateur Gilles Bouleau, de personnalités issues de la société civile - influenceur, chef d'entreprise, leader syndicale, jeune journaliste engagée sur les sujets environnementaux, maire - et de Français dans "Emmanuel Macron - Les défis de la France".
Après sa traversée du désert à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale, il entend ainsi montrer qu'il a repris la main et est de nouveau incontournable dans le champ politique intérieur, quand son Premier ministre François Bayrou paraît de plus en plus éclipsé.
"Parce qu'il y a un contexte international très tendu, il y a une nécessité d'être agile, allant au niveau national", résume un proche, pointant la "capacité d'impulsion" du président au-delà de son domaine réservé, la politique étrangère.

Avec aussi l'espoir d'un rebond à domicile, après avoir atteint à l'automne dernier des records d'impopularité, dans le sillage de la dissolution ratée.
"Chassez le naturel, il revient au galop. Son objectif c'est de rester président jusqu'à la dernière seconde", renchérit un autre membre du gouvernement.
Questions multiples
Franchira-t-il cette fois le Rubicon du référendum, une tentation souvent exprimée depuis 2017 mais jamais suivie d'effet ?

"Oui", si l'on en croit certains proches. Il avait indiqué lors de ses vœux pour 2025 que les Français seraient amenés à "trancher" sur des sujets déterminants.
Une tentation d'autant plus grande que le gouvernement n'a plus de majorité à l'Assemblée. "Le référendum, c'est le substitut du Parlement", relève la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.
Emmanuel Macron songerait à plusieurs questions simultanées, sur des thèmes variés, pour dépassionner le recours à cet outil qu'aucun président n'a osé dégainer depuis 2005 et la victoire du "non" sur la Constitution européenne.
Temps d'écran des enfants, fin de vie, réforme territoriale, immigration... les spéculations vont bon train sur les sujets possibles, et leur faisabilité, alors que l'exercice reste très encadré.
Selon l'article 11 de la Constitution, les électeurs doivent se prononcer pour ou contre un projet de loi portant sur "l'organisation des pouvoirs publics", des "réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale" ou "tendant à autoriser la ratification d'un traité".
Les Français sont très majoritairement favorables (83%) à l'organisation d'un référendum et placent l'économie, les retraites et l'immigration en tête des sujets sur lesquels ils aimeraient être questionnés, selon un sondage Elabe pour BFMTV publié dimanche.
Priorités partagées par la classe politique: sans surprise, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a ainsi appelé mardi sur TF1 le chef de l'État "à prendre les Français au sérieux et à organiser un référendum sur l'immigration".-
"justice fiscale"

Dans le camp présidentiel, le chef des députés Modem Marc Fesneau a évoqué sur RTL l'hypothèse d'une "règle d'or" contre les déficits budgétaires, tandis que du côté syndical la patronne de la CFDT Marylise Léon a plaidé sur franceinfo pour une consultation "sur la justice fiscale". De nombreuses voix à gauche réclament que les retraites soient dans les questions.
Quelle que soit le sujet retenu, en cas de désaveu M. Macron "ne partira pas", a assuré sur Public Sénat le président Renaissance de la Région Sud Renaud Muselier, suggérant plutôt "un référendum à trois questions" car le président "ne peut pas le perdre".
Trois jours après son déplacement à Kiev, le chef de l'État sera aussi très attendu sur l'Ukraine, alors que les événements semblent s'accélérer avec une possible rencontre au sommet jeudi à Istanbul, en présence de Donald Trump.

Le président sera entouré par 100 m2 d'écrans. Interviendront la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur la réforme des retraites, le YouTubeur Tibo Inshape sur le sport à l'école, le journaliste Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, sur la fin de vie, Cécile Duflot, directrice de l'ONG de lutte contre les inégalités Oxfam, sur une éventuelle taxe sur l'héritage.
Une haltérophile l'interpellera sur le port du voile, précise encore TF1 sur son site internet. De même que la journaliste Salomé Saqué sur l'environnement et le maire de Béziers Robert Ménard sur la sécurité.
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