Athlétisme: et Armand Duplantis s'envola vers de nouveaux cieux à 6,30 m

Un peu plus encore dans la stratosphère et dans l'histoire du sport, Armand Duplantis a franchi la barre des 6,30 mètres à la perche, améliorant pour la 14e fois le record du monde, lundi en finale des Mondiaux à Tokyo.
Jusqu'où s'arrêtera le génie suédois ? Jamais l'expression britannique imagée "Sky is the limit", qu'on pourrait traduire par "sans limite si ce n'est le ciel" aura été aussi appropriée à un sportif dont la spécialité est de s'élever dans les airs. Et de se prendre à imaginer l'envolée au-delà des 6,40 m et rêver même aux 6,50 m.
Le fait est qu'en cinq ans à peine, "Mondo" a habitué le monde à ses exploits centimètre par centimètre, quelle que soit la scène, Jeux olympiques, meetings, Championnats du monde, en plein air, en salle... Et qu'on ne s'en lasse pas.
"Il faut admirer, savourer. C'est exceptionnel de vivre ça. Il a cassé la barrière des 6,20 m maintenant celle des 6,30 m. Faut savourer. C'est le plus grand athlète toutes disciplines confondues. Y en a pas un qui lui arrive à la cheville. Il repousse les limites", a témoigné son pote Renaud Lavillenie, pas rancunier d'avoir vu le prodige effacer ses 6,16 m des tablettes un soir de février 2020.
La moiteur de Tokyo n'a pas freiné son élan. Mais il devait d'abord expédier les affaires courantes et s'assurer du titre, son troisième mondial. Ce qu'il a fait en étant le seul à franchir 6,15 m, avant une tentative en coup de poker ratée à 6,20 m du Grec Emmanouil Karalis, beau deuxième qui franchit pour la 12e fois cette saison six mètres ou plus.
"C'était sûr"
Une fois le stade national de Tokyo rien qu'à lui, Duplantis a réclamé les applaudissements du public dans une enceinte qui sonnait si creux il y a quatre ans lors de son premier sacre olympique, en pleine pandémie de Covid-19.
Premier essai, manqué de peu. Le deuxième aussi.
Très concentré, les yeux fermés, il s'assoit sur son banc à côté de son ami Karalis, qui lui souffle de l'air avec un ventilateur portatif pour lui donner des ailes.
Et vient enfin la liesse à la troisième tentative, comme au Stade de France (6,25 m) aux derniers JO, où il conjura le souvenir "apocalyptique", selon ses propres mots, de son sacre olympique sans spectateur avec qui célébrer trois ans plus tôt.

"Je pense que je le méritais aussi, un peu, car je sentais que j'étais vraiment proche lors des Jeux olympiques ici. Ce qui a fait la différence, c'était d'avoir les spectateurs et toute l'énergie du public, car c'est l'un des meilleurs stades, une des meilleures ambiances, une des meilleures expériences que j'aie connus", a lancé le Suédois dans la nuit.
Le perchiste exulte, enlace ses camarades du podium, le médaillé d'argent du soir Karalis (6,00 m) et de bronze de l'Australien Kurtis Marschall (5,95 m).
"Je pense qu'il voulait le faire ici et on pouvait le voir dans ses yeux, il allait franchir la barre, c'était sûr", a raconté ce dernier en zone mixte.
Duplantis a salué ensuite chaque côté du stade tokyoïte, avant d'embrasser sa fiancée Desiré Inglander, au son de "Gimme Gimme Gimme" du groupe Abba, toutes basses hurlantes.
L'exploit de Kambundji

Le concours de perche, remarquable de densité avec sept perchistes à 5,90 m ou plus, n'a pas manqué d'images fortes, notamment l'émotion de Sam Kendricks, au pied du mur après deux sauts manqués, avant de franchir 5,95 m et de courir, emporté par une joie enfantine, comme s'il avait lui aussi battu le record, avant d'essuyer quelques larmes, félicité par le vétéran Renaud Lavillenie.
En ce jour férié au Japon censé célébrer les personnes âgées, le Français de 38 ans, a tenté un coup de baroudeur de la perche et fait l'impasse sur plusieurs barres, comptant sur un exploit de sa part et sur les erreurs de ses adversaires. Mais il a finalement dû se contenter d'une barre à 5,75 m, restant jusqu'au bout de la soirée pour féliciter son héritier.
Le reste de la nuit a été marqué par deux scénarios fous: sur 3.000 m steeple, le double champion du monde et double champion olympique en titre Soufiane El-Bakkali s'est fait doubler dans les derniers mètres par le surprenant Néo-Zélandais Geordie Beamish, auteur d'une impressionnante dernière ligne droite (8:33.88).

Juste après, la favorite du 100 m haies Masai Russell est elle passée à côté de sa course (4e), remportée par la Suissesse Ditaji Kambundji (12.24), seulement 13e meilleure performeuse de l'été avant dimanche.
Au marteau, la Canadienne Camryn Rogers, championne olympique à Paris, a aisément conservé son titre mondial grâce à un jet à 80,51 m.
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