Gaza : Israël intensifie son offensive, la Défense civile annonce 44 morts

La Défense civile de la bande de Gaza a fait état mardi de la mort de 44 personnes dans de nouveaux bombardements israéliens sur le petit territoire palestinien en guerre, où l'ONU dit avoir été autorisée à faire entrer une centaine de camions d'aide.
Israël avait annoncé lundi son intention de prendre le contrôle de toute la bande de Gaza, où l'armée a intensifié samedi son offensive, lancée en riposte à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
"Les équipes de la Défense civile ont transféré [vers des hôpitaux] au moins 44 morts, en majorité des enfants et des femmes, ainsi que des dizaines de blessés, à la suite de nouveaux massacres commis par l'occupation [...] dans plusieurs zones de la bande de Gaza" depuis 1h00 du matin (22h00 GMT lundi), a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, une organisation de premiers secours.

M. Bassal a fait état de huit personnes tuées dans une frappe ayant visé une école servant de refuge à des déplacés à Gaza-ville, de 12 morts dans une frappe sur une habitation à Deir el-Balah (centre de la bande de Gaza), de 15 morts dans un bombardement sur une station-service à la limite du camp de réfugiés palestiniens de Nousseirat (centre), et de neuf morts dans une frappe sur une habitation dans le camp de réfugiés de Jabalia (nord).
"Famille entière décimée"
Interrogée par l'AFP sur ces informations, l'armée israélienne n'a fourni aucun commentaire dans l'immédiat.
A Nousseirat, des Palestiniens inspectent les dégâts à la station-service.
"Nous nous sommes réveillés en pleine nuit au son des bombardements. Nous sommes venus voir et avons découvert qu'une famille entière avait été décimée", lance Mahmoud Al-Louh, un habitant du camp à Nousseirat.
"Cette station-service abritait deux familles. Environ 15 membres de ces familles ont été tués", ajoute Ismail Abu Hajir, un déplacé de la ville de Gaza.

Après avoir rappelé plusieurs dizaines de milliers de réservistes, Israël a lancé samedi une offensive élargie sur l'ensemble de la bande de Gaza, dans le but affiché d'anéantir le Hamas et de récupérer les otages enlevés le 7 octobre 2023.
"Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire", a affirmé lundi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Après plus de deux mois et demi d'un blocus complet du petit territoire palestinien en proie à une situation humanitaire catastrophique, Israël a autorisé lundi l'entrée à Gaza de cinq camions d'aide transportant entre autres de la nourriture pour bébés.

Jens Laerke, porte-parole du bureau des Affaires humanitaires de l'ONU, a indiqué que les Nations unies avaient été autorisées mardi à les récupérer, et annoncé qu'Israël avait autorisé l'entrée d'"environ 100" autres camions.
L'ONU et de nombreuses ONG avertissent depuis des mois contre le risque de famine à Gaza, où "deux millions de personnes sont affamées" selon l'Organisation mondiale de la santé.
"Fossé majeur"
Des "tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière", avait déploré lundi l'OMS.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 sont toujours dans la bande de Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.
La campagne de représailles militaires israéliennes a fait au moins 53.486 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Tout en proclamant son intention de poursuivre la guerre, M. Netanyahu s'est dit ouvert dimanche à un accord incluant la fin de l'offensive, mais sous condition de l'"exil" du Hamas et du "désarmement" du territoire.
Le Hamas a jusque-là rejeté de telles exigences, réclamant pour libérer les otages la fin de la guerre et un retrait total israélien de Gaza.

Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, dont le pays joue le rôle de médiateur, a déploré que les négociations menées ces deux dernières semaines à Doha n'avaient mené "nulle part encore", en raison d'un "fossé majeur" entre les deux parties.
Il a en outre estimé que l'intensification de l'offensive israélienne compromettait "toute chance de paix".
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