L'administration Trump critiquée pour sa publication partielle de l'explosif dossier Epstein
L'administration Trump a continué samedi à publier des documents, pour beaucoup caviardés, sur l'affaire Epstein, l'ensemble du dossier n'ayant pas été rendu public la veille comme le prévoyait pourtant la loi, ce qui a suscité des critiques dans l'opposition comme chez certains conservateurs.
"Le ministère américain de la Justice continue de couvrir des hommes influents qui ont agressé ou violé des jeunes filles ou qui ont participé à des fêtes où ces jeunes filles étaient exhibées et maltraitées", a accusé samedi sur X l'élu démocrate Ro Khanna, très impliqué sur ce dossier.
Avec l'élu républicain Thomas Massie, ancien allié de Donald Trump qui s'est également montré très critique, il était à l'origine de la loi imposant la publication de ces milliers de photos, vidéos et textes issus de l'enquête sur ce financier et criminel sexuel connu pour ses liens avec des personnalités de premier plan, comme Donald Trump.
Parmi les quelque 4.000 fichiers dévoilés vendredi, date butoir fixée par la loi pour leur publication, plusieurs clichés montrent ainsi Jeffrey Epstein en compagnie de superstars telles que Michael Jackson et Mick Jagger ou encore de l'ex-président démocrate Bill Clinton.
Des visages étaient néanmoins occultés, ainsi de larges passages dans des documents, dont une liste de 254 "masseuses" aux noms caviardés, ou encore 119 pages d'un document judiciaire émanant d'un tribunal de New York, biffées sans explication.
De nouveaux documents ont été publiés samedi, selon plusieurs médias américains.
"Où est la transparence?"
Figure de la jet-set new-yorkaise des années 1990, M. Epstein est accusé d'avoir exploité sexuellement plus de mille jeunes femmes, dont des mineures, et est décédé en prison en 2019 avant d'avoir pu être jugé pour crimes sexuels.
Sa mort, attribuée à un suicide par les autorités, a alimenté d'innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour l'empêcher d'impliquer des personnalités de premier plan.
L'affaire, aux retentissements mondiaux, a éclaboussé plusieurs célébrités proches du financier, dont Andrew, le frère du roi Charles III, incriminé par l'une des victimes, mais qui clame son innocence.
La publication des fichiers détenus par la justice américaine était notamment réclamée par des victimes et des membres de la base "MAGA" de Donald Trump, obsédés par ce scandale. Plusieurs d'entre eux ont manifesté leur déception.
"Si tout est censuré, où est la transparence?", a ainsi déploré Marijke Chartouni, victime du financier, auprès du New York Times, tandis qu'une autre de ces femmes, Jess Michaels, regrettait que "l'opération de dissimulation continue".
L'élue de droite radicale Marjorie Taylor Greene, ancienne alliée de Donald Trump qui lui réclame depuis des mois de faire preuve de transparence dans ce dossier, a accusé sur X le gouvernement de chercher à "protéger les +personnes politiquement exposées+" en caviardant les documents publiés.
Face aux critiques, le numéro deux du ministère de la Justice, Todd Blanche, a assuré que "nous ne caviardons pas les noms des personnes ou des responsables politiques, sauf s'il s'agit de victimes".
Clinton dans un jacuzzi
Interrogé par la presse vendredi, Donald Trump, dont le nom apparaissait peu dans les fichiers publiés initialement, n'a fait aucun commentaire.
Mais son entourage s'est immédiatement saisi d'une photo montrant l'ancien président démocrate Bill Clinton (1993-2001), dont la proximité avec M. Esptein était déjà connue, dans ce qui semble être un jacuzzi, une image en partie masquée par un rectangle noir.
Bill Clinton "ne savait rien et a rompu tout contact avec Epstein avant que ses crimes ne soient révélés", a assuré dans un communiqué un porte-parole.
Jadis proche de Jeffrey Epstein, avec lequel il évoluait dans les mêmes cercles, Donald Trump a toujours démenti avoir eu connaissance de son comportement criminel et assure avoir rompu avec lui avant qu'il ne soit inquiété par la justice.
Alors qu'il avait dit lors de sa campagne en 2024 être en faveur d'une publication des documents détenus par le gouvernement, il a ensuite longuement rechigné à le faire, qualifiant l'affaire de "canular" instrumentalisé par les démocrates.
Mais le président républicain a fini par céder à la pression du Congrès et a promulgué en novembre une loi imposant cet effort de transparence à son gouvernement.
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