La Russie et l'Ukraine s'accusent de perturber l'échange de prisonniers après des frappes russes

La Russie et l'Ukraine se sont accusées samedi de perturber l'échange de prisonniers devant avoir lieu ce week-end, après d'importantes frappes russes qui ont fait au moins dix morts sur le territoire ukrainien.
Selon le négociateur en chef russe Vladimir Medinski, "la partie ukrainienne a reporté de manière inattendue la réception des corps" de soldats tués "et l'échange de prisonniers de guerre à une date indéterminée".
Côté ukrainien, le Quartier général de coordination pour le traitement des prisonniers de guerre a démenti ces déclarations, accusant Moscou de "jeux déloyaux" et de "manipulation".
Cet échange programmé pour ce week-end selon Moscou et Kiev était le seul résultat concret des pourparlers directs russo-ukrainiens en Turquie lundi.
Les deux parties avaient alors convenu de libérer tous les prisonniers de guerre grièvement blessés ou malades, ainsi que ceux âgés de moins de 25 ans, ce qui aurait fait de cet échange le plus important de la guerre après un précédent ayant concerné mille personnes de chaque côté en mai.
A l'issue des négociations d'Istanbul, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait assuré qu'il aurait lieu ce week-end et la Russie avait dit être prête pour samedi, dimanche ou lundi.
Samedi, Moscou a affirmé avoir transmis une liste à l'Ukraine, qui, selon elle, ne "correspond pas" aux termes de l'accord.
Concernant les dépouilles, le négociateur russe Vladimir Medinski a appelé Kiev à "récupérer les corps de 6.000 soldats" ukrainiens, dont "1.212 sont déjà sur le lieu d'échange". L'Ukraine a répliqué qu'aucune "date n’avait encore été fixée".
Kharkiv visée

Ces accusations interviennent après d'importantes frappes russes nocturnes en Ukraine, après la promesse de Moscou d'une "riposte" à la destruction d'une partie de sa flotte de combat aérienne.
Celles-ci se sont poursuivies en journée samedi, faisant au total dix morts sur le territoire ukrainien.
A Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine et particulièrement visée, quatre personnes ont péri et au moins 22 ont été blessées, d'après les autorités régionales.
Cette cité a subi "l'attaque la plus puissante depuis le début de la guerre", selon son maire Igor Terekhov.
Selon les autorités, trois personnes ont aussi perdu la vie à Kherson (sud), tandis que près du front dans la région de Donetsk (est), des frappes ont fait trois morts.
"La Russie poursuit sa terreur contre les civils", a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga, appelant à "accroître la pression sur Moscou" pour "mettre fin aux massacres et aux destructions perpétrés par la Russie".
Dans la nuit de vendredi à samedi, un total de 206 drones Shahed et de neuf missiles ont été tirés par les forces russes, a recensé l'armée de l'air ukrainienne.
De son côté, le commandement russe a assuré avoir ciblé des "entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien, des ateliers d'assemblage de drones, des centres de maintenance technique et de réparation d'armes et de matériel militaire, ainsi que des dépôts de munitions".
Le ministère russe de la Défense a affirmé que 36 drones ukrainiens avaient été détruits dans la nuit de vendredi à samedi dans les régions de Moscou, de Koursk et de Smolensk notamment.
- "Riposte"-

Moscou a évoqué vendredi "une riposte" après les attaques ukrainiennes qui ont touché dimanche plusieurs aérodromes russes loin du front, destruction de plusieurs bombardiers à la clef.
Ces frappes interviennent à un moment où les négociations de paix sont dans l'impasse après le deuxième cycle de pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens à Istanbul lundi.
Signe de son intransigeance, tandis que les exigences des deux camps semblent inconciliables, le Kremlin a présenté l'invasion de l'Ukraine, qu'il a déclenchée en février 2022, comme "une question existentielle".
Les troupes russes, qui occupent environ 20% du territoire ukrainien, bombardent quasi quotidiennement des villes ukrainiennes depuis 2022. En représailles, l'Ukraine mène également, quasiment chaque jour, des raids aériens en Russie.
Au plan diplomatique international, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en visite en France, a suggéré samedi que l'ONU prenne la tête d'un groupe de pays "pas impliqués dans la guerre" en Ukraine pour tenter de trouver un accord entre Kiev et Moscou.
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