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Procès aux assises requis pour "l'égérie" française du groupe Etat islamique, Emilie König

| AFP | 101 | Aucun vote sur cette news
Emilie König dans le camp de détention Al-Roj au nord est de la Syrie le 28 mars 2021
Emilie König dans le camp de détention Al-Roj au nord est de la Syrie le 28 mars 2021 ( DELIL SOULEIMAN / AFP/Archives )

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) demande un procès aux assises spéciales pour Emilie König, jihadiste française présentée comme une "véritable égérie" du groupe Etat islamique, et qui a passé dix ans en Syrie, dont cinq détenue.

Le Pnat a confirmé avoir requis le 29 juillet ce procès pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il revient désormais à la juge chargée de l'enquête de décider du renvoi.

Après une jeunesse marquée par des violences sexuelles et physiques, une conversion à l'islam au tournant des années 2000 et une radicalisation progressive, cette femme née en 1984 à Lorient était partie en Syrie en 2012, sans ses deux enfants nés en France.

Elle y rejoint un homme épousé religieusement, issu d'une filière jihadiste nîmoise, et tué par la suite dans une offensive de l'EI.

"Influence"

En 2014, l'ONU la place sur sa liste des combattants les plus dangereux, relevant notamment des vidéos où elle s'entraînait au maniement d'un fusil et ses encouragements aux Français "à commettre des actes violents" dans l'Hexagone ciblant des institutions ou des épouses de militaires.

Fin 2017, au moment où l'EI est en pleine déroute, Emilie König est arrêtée par les forces kurdes en Syrie qui la placent dans un camp de prisonniers jihadistes du Nord-Est du pays.

Début juillet 2022, elle est rapatriée parmi un groupe de 16 mères françaises, lors d'un premier retour massif de femmes et d'enfants français depuis la chute en 2019 du "califat" de l'EI.

Photo d'Emilie König, lors d'un interrogatoire en Syrie, fourni par le service de presse des Unités de protection du peuple kurde (YPG) le 8 janvier 2018
Photo d'Emilie König, lors d'un interrogatoire en Syrie, fourni par le service de presse des Unités de protection du peuple kurde (YPG) le 8 janvier 2018 ( Handout / YPG Press Office/AFP/Archives )

Selon des éléments de son réquisitoire définitif obtenus par l'AFP, le Pnat estime qu'Emilie König a été motivée par un "désir de vivre au sein du califat" et relève que son rôle "ne s'(y) est pas limité à celui d'une épouse" mais qu'elle a aussi "massivement alimenté" ses réseaux sociaux de messages pro-EI.

Sur place, trois autres enfants naissent en 2015 et 2017, "répondant au projet social et démographique prôné par l'EI", selon le parquet.

L'accusation lui prête "une influence voire une implication dans le départ de certaines femmes" vers la zone irako-syrienne.

Le parquet assure aussi qu'elle avait manifesté à l'époque le souhait de combattre, d'intégrer la "police de la charia pour femmes" au service "des exécutions" puis des "interrogatoires" et même de mourir en martyr. Soit, de longue date et avant même son départ en Syrie, "une idéologie extrêmement radicale", selon le Pnat.

Une femme de jihadiste qui l'a côtoyée en Syrie racontera ainsi en interrogatoire qu'Emilie König, aujourd'hui âgée de 40 ans, lui avait montré une vidéo destinée aux enfants de la Bretonne en France, dans laquelle elle "tire au fusil à pompe avec des petits coeurs partout".

En avril 2017, Emilie König écrit à sa mère : "Si je reviens en France, c'est pas pour faire un joli sourire (...) ! C'est pour me faire SAUTER sur les ennemis d'Allah, T'AS BIEN COMPRIS, comme mes frères au Bataclan, comme au stade de France".

"Mauvais choix"

Mais la jihadiste dit avoir amorcé un changement après une blessure en juillet 2017, dans un bombardement à Raqqa.

"J'ai fait de mauvais choix, mais c'est ainsi fait", écrit-elle en août à sa "moune", auparavant qualifiée de "mécréante".

Arrêtée fin 2017, elle est rencontrée par l'AFP dans le camp de Roj en avril 2021, trois mois après le départ de ses enfants vers la France où ils ont été placés. Elle dit alors vouloir "reprendre une vie professionnelle", exprime des "regrets", tout en imaginant échapper à la prison, car elle n'aurait "pas de sang sur les mains".

Incarcérée depuis son retour en France, elle persiste dans cet aggiornamento: "Si je suis rentrée, c'est pour réparer tout ça, récupérer mes enfants et travailler", affirme-t-elle lors de sa mise en examen.

Une première expertise psychiatrique évoque sa "dangerosité criminologique", mais une évaluation plus récente en détention a souligné "une dynamique positive" et une "démarche d'introspection".

Contacté par l'AFP, l'avocat d'Emilie König, Me Emmanuel Daoud, n'a pas commenté.

Si la juge d'instruction entérine ce procès, Emilie König pourrait être jugée avec une amie, Sterenn D., présentée comme acquise à l'idéologie jihadiste et qui lui aurait assuré depuis la France "un véritable appui logistique et financier au long cours".

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