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Cédric Jubillar condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre de sa femme Delphine

| AFP | 398 | 5 par 1 internautes
Cedric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025
Cedric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, à Albi, le 23 septembre 2025 ( Lionel BONAVENTURE / AFP/Archives )

Cédric Jubillar a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle vendredi pour le meurtre de sa femme Delphine qu'il a toujours nié et dont le corps n'a jamais été retrouvé depuis sa disparition près d'Albi fin 2020.

Agité de quelques tremblements nerveux, le peintre-plaquiste de 38 ans a regardé impassible la présidente de la cour Hélène Ratinaud énoncer le verdict, mains serrées sur l'ouverture vitrée du box.

Un peu plus d'une heure plus tard, il a quitté le palais de justice dans un véhicule de l'administration pénitentiaire escorté par des motards de la police nationale en direction de la prison de Toulouse-Seysses.

La peine prononcée par la cour d'assises du Tarn au terme de ce procès ultramédiatisé est conforme aux réquisitions des avocats généraux. Sa défense a immédiatement annoncé son intention de faire appel. Un nouveau procès devrait se tenir en 2026, probablement devant la cour d'appel de Toulouse.

Epilogue d'un procès hors normes de quatre semaines au palais de justice d'Albi, cette décision est tombée au terme d'environ six heures de délibéré.

"Est-il coupable d'avoir, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines donné volontairement la mort à Delphine Aussaguel, épouse Jubillar?" Au moins sept des neuf membres de la cour, composée de trois magistrats et six jurés, ont répondu oui à cette question.

A l'énoncé du verdict, la famille et les proches de Delphine se sont étreints et embrassés sur les quatre bancs des parties civiles qu'ils occupaient en rangs serrés. Certains pleuraient, tandis qu'un oncle de Delphine a fait un malaise.

"Ca fait quatre ans et demi, cinq ans, qu'on s'égosille à dire que ce dossier n'est pas vide, que dans ce dossier il y a des preuves, il y a une scène de crime", a souligné Mourad Battikh, avocat de plusieurs cousins, oncles et tantes de la victime.

"Mots simples"

Pour Laurent Boguet, avocat des enfants du couple Jubillar, cette "peine lourde rétribue à la fois les agissements qui lui étaient reprochés ainsi que son attitude tout au long de l'instruction et au cours du procès".

Malika Chmani, qui représente également les enfants, a expliqué qu'elle leur dira avec des "mots simples" qu'"il y a des juges et des jurés qui ont estimé qu'ils avaient assez d'éléments pour dire que papa était coupable du meurtre de maman".

Juste avant que la cour d'assises du Tarn se retire pour délibérer vendredi peu après 09H00, Cédric Jubillar avait réaffirmé, comme il n'a eu de cesse de le clamer, n'avoir "absolument rien fait à Delphine".

Visage blême et yeux cernés, il avait lancé cette seule phrase, après avoir jeté quelques regards vers la salle et avoir été invité par la présidente Hélène Ratinaud à s'exprimer une dernière fois, comme le prévoit le Code de procédure pénale.

"Nous savions que, quoiqu'il arrive, il y allait avoir un deuxième combat et nous allons nous remettre au travail pour préparer cet appel", a affirmé Alexandre Martin, un de ses avocats, après le verdict, évoquant un "homme abattu".

Lors de leurs plaidoiries jeudi, les deux avocats toulousains qui défendent Cédric Jubillar depuis sa mise en examen et son placement en détention en juin 2021, s'étaient efforcés de semer le doute dans l'esprit des jurés.

Aucune trace

Alexandre Martin, à gauche et Emmanuelle Franck, à droite, les avocats de Cédric Jubillar, le 10 octobre 2025, à la cour d'assises du Tarn, à Albi
Alexandre Martin, à gauche et Emmanuelle Franck, à droite, les avocats de Cédric Jubillar, le 10 octobre 2025, à la cour d'assises du Tarn, à Albi ( Lionel BONAVENTURE / AFP )

Alors que parties civiles et avocats généraux estimaient qu'un "pétage de plomb" de l'accusé a pu conduire au meurtre de l'infirmière de 33 ans, Me Emmanuelle Franck avait souligné qu'"un pétage de plomb, c'est ce qu'on appelle un crime pulsionnel, un crime passionnel, celui qui laisse le plus de traces, parce qu'on ne contrôle rien, on éclabousse tout". Or, avait-elle insisté, il n'y a aucune trace.

"La conviction des gendarmes dès le premier jour" a empêché la manifestation de la vérité et le procès n'a fait que dérouler un "tapis rouge à l'erreur judiciaire", avait plaidé Me Martin.

Pour les parties civiles et l'accusation, sa culpabilité ne faisait en revanche aucun doute. L'avocat général Pierre Aurignac avait estimé que "pour défendre l'idée de l'innocence de M. Jubillar, il faut écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et tuer le chien pisteur" qui a établi que la mère de famille n'a pas quitté son domicile la nuit de sa disparition.

"Le crime parfait attendra, avait-il ajouté, le crime parfait, ce n'est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n'est pas condamné, et vous allez être condamné M. Jubillar."

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